Agressions de motards : deux nouveaux suspects
Vol avec violence. Deux jeunes garçons reconnus par leurs victimes huit mois après les faits.
Début octobre, les enquêteurs avaient fouillé des caves d'immeubles à la recherche de motos volées. Photo DDM, Thierry BordasPlus de cinq mois après le placement en détention de deux suspects dans l'affaire du motard de 25 ans tué de deux coups de couteau, le 28 septembre dernier à Toulouse, l'enquête n'est pas finie pour autant.
Les policiers de la sûreté départementale planchent toujours sur ce meurtre qui avait profondément choqué les Toulousains, révolté la communauté des motards et brisé une famille entière. La semaine dernière, deux jeunes garçons placés en garde à vue ont été clairement reconnus par deux victimes de bike-jacking, ces vols de motos avec violence. En septembre dernier, soit quelques jours avant le meurtre de Frédéric Daigneau, sur le pont Saint-Michel, deux motos japonaises développant plus de 100 chevaux, sont arrachés des mains de leur propriétaire en pleine rue, à Toulouse, par des agresseurs à scooter. Des motos qui n'ont jamais été retrouvées depuis.
« tête brûlée »
Ces deux jeunes garçons ont été reconnus, huit mois après les faits, comme ayant participé à ces vols avec violence. Les deux mis en cause nient ces accusations. L'un d'eux, âgé de 19 ans, aujourd'hui écroué dans le cadre d'une affaire de vol de voiture à Toulouse, était un temps soupçonné d'avoir participé à l'agression mortelle du motard de Cugnaux. Décrit comme une « tête brûlée », et plongeant dans une sorte de délinquance utilitaire, ce garçon issu des quartiers sensibles et déscolarisé très tôt, avait déjà été condamné après l'incendie d'un bus Tisséo en novembre 2005 à Reynerie, lors des émeutes. Défendu par Me Parra Bruguière, il était également suspecté du vol d'un scooter avant d'être relaxé par le tribunal.
La série de ces vols de motos a certes pris fin depuis plus de cinq mois maintenant. Mais les enquêtes sur ces agressions se poursuivent. Des enquêtes difficiles où les policiers sont très souvent confrontés à la loi du silence imposée dans les cités.
Rarement, les motos volées sont retrouvées. Des engins qui servent à monter sur des casses ou des braquages. Ils peuvent servir aussi à convoyer de la drogue. Les voleurs s'en servent aussi pour des rodéos avant de les remiser dans des garages. À l'abri des surveillances. Ce qui n'a pas empêché les policiers de découvrir une grosse cylindrée volée, en octobre dernier près d'une cave, dans le quartier des Izards. Une semaine après un coup de filet antidrogue dans ce quartier.
La semaine dernière, l'un des principaux suspects reconnus par les victimes a été remis en détention en attendant sa mise en examen.